Un couple connu et attachant.
Jean pouvez-vous nous parler de vous?
Je suis né à la Motte Saint Martin en 1930, au Vivier, dans la maison où je vis actuellement. Mes parents sont Auguste Brunel et Rosa Regnier.
Mon père tout comme mon grand père étaient boulangers, mon destin était dont tout tracé.
Et vous Monique?
Je suis aussi née au Vivier, dans la maison en face de l’épicerie et de la boulangerie. Mon papa, Julien Noël-Baron et ma maman, Marylise Eymerie, quitterons quelque temps le Vivier pour partir au Bethoux. Mon père était palefrenier et mineur, il s’occupait des chevaux de la mine.
Jean, comment avez-vous appris votre métier?
J’ai appris le métier de boulanger avec mon père, pour me perfectionner j’ai travaillait à La Motte d’Aveillans chez M. Velay, puis à la boulangerie Giraud. Je suis partis quelque temps a Grenoble pour apprendre la Pâtisserie.
Et vous Monique? Où avez-vous fait vos études?
J’ai suivie ma scolarité aux Buttarias en primaire et au collège de La Motte d’Aveillans . Ma famille aurai voulue que je soit modiste! Mais je suis partie travailler au château pour faire la cuisine aux enfants de la colonie de vacance, le directeur était M. Cortey.
Jean, à quel moment avez-vous décidé de reprendre la boulangerie familiale?
Au décès de mon père en 1948. J’ai pris la relève de la boulangerie avec ma maman, qui tenait le magasin.
Pouvez-vous nous indiquer en quoi consister une journée à la boulangerie?
Lever à 4h, la première fournée est mise en cuisson vers 5 h et la deuxième fournée vers 8h. Je faisais 70 pains pour le début de journée.
Quand ma maman est tombée malade, c’est une cousine (Anna Chanove) institutrice a la retraite qui est venue m’aider au magasin. Ma maman est décédée en 1951.
Ensuite, Monique est venue aider Anna et c’est ainsi qu’elle a appris à tenir un magasin d’alimentation.
J’ai fait mon service militaire fin 1951, 6 mois à Bordeaux dans l’artillerie 84° RA puis au 4° génie à Grenoble pendant 1 an.
Puis vous vous êtes mariés?
Oui! Le 16 juin 1951, à la Mairie et à l’église de La Motte d’Aveillans. Nous avons eu trois magnifiques garçons. Bruno, Christian et Philippe. Monique espère toujours une fille !? (rire)..
Puis, vous avez ajouté une corde à votre arc?
Oui en 51, mon cousin (qui tenait l’hôtel Rivail) m’a sollicité pour transporter des voyageurs du Vivier à Monteynard. Mais je transportais également les mineurs de fond.
A la fermeture de la galerie des Bethoux, j’ai transporté les mineurs des trois postes (35 a 40) sur prés de 90km. Quand il pleuvait, je prenais les enfants qui montaient à l’école primaire de Saint Martin.
D’ailleurs ces mêmes enfants aimaient beaucoup venir faire leurs commissions chez vous Monique!
Oui (rire), ils aimaient faire les commissions chez « la Monique » parce qu’ils ressortaient toujours avec un bonbon.
Vos journées étaient très remplies Jean!
J’avais des journées particulièrement denses : 5h direction La Motte d’Aveillans et Villaret retour avec les mineurs du 3° poste; 13h départ du 2° poste et retour du 1° poste; à 21h départ du 3° poste et retour du 1° poste. Des journées énormes, plus l’entretien de mes deux cars.
Le lundi jour de fermeture, les habitués passaient par la cuisine pour venir chercher quelques épiceries manquantes. L’après-nous descendions à Grenoble pour faire les achats d’épicerie, de légumes et un peu de charcuterie.
Et les vacances dans tout cela?
Nous n’avons jamais pris de vacances.
Merci Monique, Merci Jean
Tous les habitants qui ont connus cette époque se souviennent de leur gentillesse, de leur disponibilité et de leur serviabilité.
Propos recueillis par Gérard ROBERT – Mars 2018